L'Europe en Révolution ? (1917-1920)

La fin de la guerre est un traumatisme pour les européens. La révolution de 1917 a un écho favorable dans la classe ouvrière qui aspire à un changement radical de société. Les socialistes bourgeois se sont compromis dans la participation à des gouvernements d'union nationale, c'est le cas en France et en Allemagne. La Russie devient le point de mire révolutionnaire de tous les pays d'Europe.
 Dans la Hongrie à peine indépendante, en mars 1919, le gouvernement de Károlyi fut renversé par les communistes dirigés par Béla Kun. Le nouveau gouvernement nationalise toutes les entreprises industrielles et commerciales. Entre-temps, les Tchèques avaient envahi la Hongrie par le nord et les Roumains par le sud. Incapable de traiter avec eux et confronté à une contre-révolution paysanne croissante, Béla Kun démissionne le 1er août 1919 et s'enfuit en Autriche. Trois jours plus tard, Budapest est occupée par les Roumains. Un gouvernement contre-révolutionnaire dirigé par Horty prend le pouvoir.
En Allemagne la révolution spartakiste est étouffée dans un bain de sang.
En Italie, les socialistes et les syndicats de 1919 et 1920, multiplient les grèves, les occupations d’usines, les émeutes agraires, qui effrayent les possédants. Les usines de FIAT sont ainsi occupées.
En Espagne dès 1917 les émeutes se multiplient à Barcelone et dans les Asturies.
En France, un soulèvement touche les troupes chargées de lutter contre les bolcheviques en Russie. L'acquittement de l'assassin de Jaurès, Raoul Villain suscite des émeutes : 100 000 manifestants défilent dans la rue le 6 avril 1919. Par peur d'une révolte, Clémenceau est contraint de faire voter la loi des 8 H. Le 1er mai une manifestation est réprimée et des barricades sont dressées. Léon Jouhaux est blessé ainsi qu'un député SFIO, un jeune mécanicien est tué. Le mouvement s'essouffle au cours de l'été.
    L'Europe connaît un embrasement révolutionnaire inspiré selon les pays par les communistes, les socialistes ou les anarchistes. A cette vague succède une réaction conservatrice : en France, c'est un bloc national qui est majoritaire à la chambre au lendemain de l'armistice. En Espagne, Primo de Rivera impose sa dictature….