« Le but que poursuit le Parti socialiste est l’appropriation collective des moyens de production et d’échange par l’expropriation politique et économique de la classe capitaliste.
Sa politique est donc une politique de lutte de classe.
Pour l’organisation des travailleurs eu parti distinct, il fait appel à tous les exploités sans faire de distinction entre les sexes, les races, ni les religions.
Mais considérant que les églises organisées à l’intérieur de la nation, désireuses d’utiliser à leur profit la suprématie de l’État, mettant leurs représentants presque toujours au service de l’oppression capitaliste, sont amenées à intervenir dans l’action politique quotidienne, et qu’elles légitiment par contre-coup l’intervention des partis qui veulent assurer la neutralité laïque, sauvegarde de la liberté de conscience ;
Considérant que, sans jamais se prêter à la manœuvre de ceux qui chercheraient dans un anticléricalisme de façade une diversion aux problèmes sociaux, le Parti socialiste doit défendre avec vigueur, avec passion, contre toutes surprises, contre toutes menaces, les institutions de laïcité; que si la séparation des Eglises et de l’État est un fait accompli, la lutte pour la laïcité totale des services de la nation n’est pas close et doit être poursuivie sans défaillance et jusqu’à ce que les églises et leurs défenseurs se tiennent strictement sur le terrain de la conscience individuelle;
Le Congrès décide que les élus législatifs départementaux ou municipaux ont à traduire la volonté formelle du Parti en repoussant tous crédits destinés à subventionner les cultes divers, en s’opposant aussi à la reprise de toutes relations officielles avec les représentants de ces cultes.
Le Parti socialiste déclare, en outre, que la façon la plus sûre de protéger l’école laïque est de donner un enseignement scientifique aussi étranger aux dogmes capitalistes et chauvins qu’aux dogmes religieux, et de mettre tous les enfants, pour leur entretien, à la charge de la société représentée par l’État, les départements et les communes. Dans ce but, il faut établir un budget d’instruction publique qui ne soit plus dérisoire en face des budgets de la guerre et de la marine, afin de permettre l’augmentation du nombre des écoles et leur aménagement plus rationnel ; faire que la tâche des éducateurs ne soit pas impossible en raison du trop grand nombre d’enfants qui leur sont confiés, donner au personnel enseignant l’indépendance et les droits nécessaires afin qu’il en use, notamment pour appliquer des méthodes pédagogiques sous le contrôle de la société. »