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source : http://www.force-ouvriere.fr

 

Force Ouvrière n°493, daté du 21 juillet 1955.

 

Le vétéran des journalistes et un des premiers historiens du mouvement syndical, vient de mourir à l’âge de 83 ans.

 

Ignorant le répit, il travailla infatigablement jusqu’à la fin de sa vie.

 

Paul Louis naquit en 1872. Issu d’une famille bourgeoise, il fit des études universitaires et fut le condisciple de Léon Blum à l’École normale supérieure. Très jeune, il est attiré par le journalisme et se mêle au mouvement ouvrier. C’est, en effet, en lisant Le Socialisme intélogogral de Benoît Malon et les brochures marxistes de Paul Lafargue, que Paul Louis se rapprocha du prolétariat. A 24 ans, il entra dans le Comité révolutionnaire central où il milita avec Édouard Vaillant, héros de la Commune de Paris.

 

Il participa activement aux congrès socialistes de 1899 et 1900 qui avaient tenté de réaliser l’unité; puis au congrès international d’Amsterdam de 1904 et au congrès de l’unité de 1905. Dans le parti socialiste reconstitué, il soutint la position de Jules Guesde, en affirmant la nécessité de la lutte de classes et la thèse de la dictature du prolétariat.

 

Paul Louis débuta dans le journalisme, en 1896, à La Révolution socialiste, dirigée alors par Georges Renard et Eugène Fournière. Ensuite il collabora à divers journaux: La Petite République, Le Populaire du soir, de Jean Longuet, sous le pseudonyme de Phédon, Le Progrès de Lyon, Cité Soir, Le Parisien Libéré et Midi Libre. Il publia des études sociologiques et économiques dans a Revue Bleue, Le Mercure de France, et dans L'Encyclopédie Britannique et dans L’Encyclopédie Américaine.

 

Paul Louis était universellement connu comme historien du mouvement ouvrier et des idées socialistes. Parmi ses nombreux livres sociologiques, économiques et historiques qui furent remarqués en France et à l’étranger, rappelons les plus importants: La guerre économique, Les étapes du socialisme, L’ouvrier devant l’État, Le travail dans le monde romain, Le syndicalisme européen, La crise du socialisme mondial, Le syndicalisme contre l’État, La révolution sociale, Le déclin de la société bourgeoise, Les types sociaux dans Balzac et Zola, Histoire du socialisme en France, La puissance ouvrière, Histoire de la classe ouvrière, 150 ans de pensée socialiste.

 

Mais, c’est son Histoire du mouvement syndical en France, éditée en 1907, depuis remaniée et considérablement augmentée et publiée en deux volumes après la Libération, qui constitue son œuvre maîtresse, que l’on consulte encore avec intérêt, bien qu’un certain nombre de ses appréciations soient discutables, sinon périmées aujourd’hui. Il y applique systématiquement la méthode du matérialisme historique, en même temps que la méthode critique de Marx et d’Engels.

 

Son marxisme inflexible ne l’empêcha pas cependant d’admirer Pelloutier, Griffuelhes, ces deux grandes figures de l’histoire syndicale et d’admettre la grève générale comme un moyen efficace des revendications ouvrières.

 

Malgré ses erreurs critiques, son manque de rigoureuse objectivité, il faut reconnaître que son Histoire du mouvement syndical est animée par sa sympathie et son attachement profond envers les travailleurs dont il avait compris les efforts et les souffrances et pour qui il souhaitait l’affranchissement du capitalisme et une meilleure condition économique et sociale.

 

Théodore Beregi

 

 

 

Tag(s) : #biographie
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