La prise du pouvoir d’Hitler s’est faite dans la légalité, avec la complicité des partis conservateurs le 30 janvier 1933 Adolf Hitler
devient chancelier. Le ledemain, il obtient la Dissolution du Reichstag par le président Hindenburg.
La campagne va se dérouler dans une grande violence. Le 27 février c’est l’incendie du Reichstag, une grossière manipulation des nazis qui permet de faire
éliminer le KPD et de persécuter ses militants.
Le 23 mars 1933 Hitler obtient les pleins pouvoirs, seul le SPD ose s’y oppose Otto Wels député et Président du SPD fait un discours en
forme de baroud d’honneur ! le SPD subit par le suite le même sort que le KPD. Otto Wels meurt en exil en 1939.
La paix violente ne donne rien de bon, et surtout pas à I'intérieur. Il n'est pas possible de fonder sur elle une véritable communauté du peuple. La condition
première est l'égalité devant la loi. Le gouvernement peut se protéger contre les écarts révolutionnaires de la polémique ; il peut empêcher les incitations à la violence et les actes de violence
eux-mêmes. Il peut le faire si son attitude est impartiale et la même pour tous, et s'il se refuse à traiter l'adversaire vaincu comme s'il était hors la loi.
On peut nous prendre la liberté et la vie, mais pas l'honneur.
Après la persécution que le parti social-démocrate a subie ces temps-ci, personne ne peut exiger ou attendre de lui qu'il vote les pleins pouvoirs... La
critique est salutaire et nécessaire. Depuis qu'il y a un Reichstag allemand, le contrôle des affaires publiques par les représentants élus du peuple n'a jamais été réduit à un tel point. Cette
toute-puissance du gouvernement aura des effets d'autant plus graves que la presse est privée de toute liberté d'expression.
Nous autres sociaux-démocrates, nous avons partagé la responsabilité du pouvoir aux heures les plus difficiles, et pour cela nous avons été lapidés. Nous avons
instauré l'égalité des droits pour tous et un code social du travail. Nous avons aidé à bâtir une Allemagne dans laquelle la direction des affaires n'est pas seulement accessible aux
princes et aux barons, mais également aux membres de la classe ouvrière. Vous ne pouvez revenir là-dessus sans désavouer votre propre Führer.
La constitution de Weimar n'est pas une constitution socialiste. Mais nous demeurons fidèles aux principes de l'État constitutionnel, de l'égalité des droits et
du droit social qui y sont définis. En cette heure historique, nous autres. sociaux-démocrates allemands, nous faisons une profession de foi solennelle dans les principes de l'humanité et de la
justice de la liberté et du socialisme. Nous saluons nos amis dans le Reich. Leur constance et leur fidélité est digne d'admiration. Le courage qu'ils ont dans leur= convictions, leur assurance
inébranlable sont la caution d'un avenir meilleur.
source Jacques Droz le socialisme démocratique, Collin.
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