publié sur :
http://biosoc.univ-paris1.fr/spip.php?article9
De la Révolution française à la veille de la création de la Première Internationale.
par Stéphane Sirot, complétée par Michel Cordillot, René Lemarquis et Claude Pennetier.
2 mars. Loi d’Allarde supprimant les corporations et proclamant le principe de la liberté du travail, du commerce et de l’industrie.
22 mai et 14 juin. Lois Le Chapelier interdisant les coalitions de métiers et les grèves.
20 juillet. Interdiction de la concertation sur les salaires et les prix.
20 juin. " Journée révolutionnaire " : les Sans-Culottes envahissent les Tuileries, le roi doit coiffer le bonnet rouge.
10 août. Les Sans-Culottes parisiens forment une commune insurrectionnelle. Le peuple investit les Tuileries et renverse le trône.
11 août. Établissement du suffrage universel.
8-9 septembre. Émeute ouvrière à Tours.
Début décembre. Élections à la Commune de Paris : rôle essentiel de Jacques Roux, les " Enragés " apparaissent sur la scène politique.
6 avril. Création du Comité de salut public.
24 mai. Arrestation de l’ " Enragé " Jacques Hébert.
31 mai-2 juin. Insurrection parisienne contre les Girondins.
27 juillet. Maximilien Robespierre entre au Comité de salut public.
5 septembre. Jacques Roux, le chef des " Enragés ", est arrêté après une manifestation des Sans-Culottes parisiens.
10 février. Suicide de Jacques Roux dans sa prison.
13 mars. Arrestation de Jacques Hébert et de ses amis.
24 mars. Fin du procès des hébertistes. Exécution des principaux militants Sans-Culottes dont Jacques Hébert et Antoine François Momoro.
28 juillet. Exécution de Maximilien Robespierre.
1er-2 avril. Insurrection populaire réprimée à Paris.
20 mai. Insurrection populaire à Paris. L’armée désarme le faubourg Saint-Antoine.
20-23 mai. Échec des dernières journées révolutionnaires parisiennes, dont le mot d’ordre était : " Du pain et la Constitution de l’An II ".
24-31 mai. Arrestation massive de militants sectionnaires. Fin du mouvement populaire parisien.
Décembre. Grèves ouvrières à Paris.
30 mars. Gracchus Babeuf et les Conjurés créent le Comité insurrecteur des Égaux. Rédaction du Manifeste des Égaux, par Sylvain Maréchal.
10 mai. Arrestation de Gracchus Babeuf, de Buonarroti et de 245 " Égaux ".
9-10 septembre. Complot babouviste visant à soulever les troupes du camp de Grenelle. Nombreuses arrestations.
10 octobre. Condamnation à mort d’une trentaine de babouvistes par une commission militaire.
27 mai. Gracchus Babeuf et les membres de la " Conjuration des Égaux " sont guillotinés.
16 novembre. Grève des charpentiers de Paris.
Exposition industrielle au Champ de Mars.
9 novembre (18 brumaire an VIII). Le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte qui renverse le directoire ouvre une période de calme social et de réglementation favorable à l’employeur.
Création des chambres de commerce.
12 avril. Loi sur la réglementation du travail dans les manufactures et les ateliers, renouvelant également l’interdiction des coalitions ouvrières.
1er décembre. Création du livret ouvrier, sorte de passeport permettant à la police et aux employeurs de connaître la situation exacte de chaque ouvrier. Tout ouvrier voyageant sans son livret est réputé vagabond et condamné comme tel.
21 mars. Code civil (article 1781) : en cas de litige sur le salaire, la parole du maître l’emporte sur celle de l’ouvrier devant les tribunaux. Cet article ne sera aboli qu’en 1866.
18 mars. Création des Conseils de prud’hommes pour régler les différends du travail. Les simples ouvriers n’y sont pas admis. Premier conseil des prud’hommes à Lyon.
11 juin. Décret complétant la loi du 18 mars 1806 sur les conseils de prud’hommes.
Février. Articles 291, 292 et 414 à 416 du Code pénal soumettant à l’agrément du Gouvernement toute association de plus de vingt personnes et réprimant très sévèrement toute coalition ouvrière tendant à la cessation du travail ou à la modification les salaires.
2 mars. Émeutes de la faim à Caen ; ordonnance organisant la distribution de deux millions de soupes.
3 janvier. Décret fixant à dix ans l’âge à partir duquel les enfants peuvent descendre dans les mines.
Saint-Simon, Auguste Comte, De la réorganisation de la société européenne.
Béranger, Chansons.
Février. Troubles agraires en Brie et en Champagne.
8 juin. Mouvement insurrectionnel à Lyon et aux environs.
13 juin. Premières exécutions d’ouvriers à Lyon et aux environs par la cour prévôtale.
20 septembre. Élections où les progrès de la gauche permettent la formation du parti des Indépendants à la Chambre.
Octobre. Procès des insurgés de juin, essentiellement des ouvriers, devant la cour prévôtale de Lyon.
20-26 octobre. Élections partielles. Les Indépendants obtiennent 20 sièges.
11-20 septembre. Succès de la gauche aux élections.
3 juin. Troubles à Paris à l’occasion de la discussion de la loi du " double vote " (les plus imposés votent deux fois). L’étudiant Nicolas Lallemand est tué par un garde royal.
9 juin. A l’occasion des obsèques de Nicolas Lallemand, la manifestation partie sur les Boulevards à Paris, se grossit de nombreux ouvriers du faubourg Saint-Antoine.
19 août. Tentatives d’insurrection à Paris, dite du Bazar français ; d’autres tentatives ont lieu simultanément à Lyon et Colmar.
1er mai. Création, à Paris, de la Charbonnerie, par Philippe Buchez, Saint-Amand Bazard et Jacques-Thomas Flotard.
Échec des tentatives insurrectionnelles de la Charbonnerie à Belfort (janvier et juillet), Thouars et Saumur (février), qui culmine en septembre dans l’exécution à Paris des Quatre Sergents
de La Rochelle.
Parution du Traité de l’association domestique-agricole de Charles Fourier. Le mouvement fouriériste ne regroupe à l’origine que quelques disciples, mais va rapidement
se développer à partir du début des années 1830, sous l’impulsion de Victor Considerant.
6-8 août. Grève et manifestations de plus de 1 500 ouvriers fileurs de coton du Houlmes, près de Rouen, et des communes voisines, qui exigent les mêmes conditions de travail et de salaires dans toutes les entreprises de la région.
19 mai. Mort de Claude-Henri de Saint-Simon, auteur du Catéchisme des industriels et du Nouveau Christianisme. Si elles n’ont eu qu’une faible audience de son vivant, ses idées vont être rapidement popularisées par ses disciples Olinde Rodrigues, Prosper Enfantin et Saint-Amand Bazard, qui réuniront autour d’eux, entre 1826 et 1830, une École regroupant une élite brillante et active.
1er octobre. Parution du premier numéro du Producteur saint-simonien, dont le dernier numéro sera publié le 12 décembre.
1er novembre. Début de la parution de la Gazette des tribunaux.
30 novembre. Obsèques tumultueuses du général Foy.
30 mars. Obsèques de La Rochefoucault-Liancourt, qui tournent à l’émeute.
29 avril. Manifestation républicaine contre les lois sur la presse. Dissolution de la Garde nationale parisienne.
24 août. A Paris, manifestation républicaine de 100 000 personnes au Père-Lachaise à l’occasion des funérailles du député libéral Manuel.
Septembre. Fondation, par le royaliste Pierre Charnier, de la Société des mutuellistes de Lyon, sous le nom de " Société de surveillance et indication mutuelle ". Elle se transformera en " Société d’indication et assistance mutuelle ", avant de disparaître, le 6 avril 1828.
17-20 novembre. Après la victoire électorale de l’opposition, manifestations violentes, surtout à Paris, et répression non moins violente. On relève des morts et de nombreux blessés, essentiellement des ouvriers. Pour la première fois depuis la Fronde, on dresse des barricades.
30 novembre. La Société de secours mutuelliste de Lyon, fondée par Jacques Lacombe, est autorisée par le maire.
Saint-Amand Bazard publie Doctrine de Saint-Simon : Exposition. Buonarroti fait paraître à Bruxelles son historique de La Conspiration des Égaux. Son action, ainsi que le succès de cet ouvrage, seront à l’origine de l’émergence, après 1830, d’un mouvement communiste néo-babouviste, qui inspirera les sociétés secrètes de la première décennie de la Monarchie de Juillet, puis se développera au cours de la seconde décennie.
Juin. Création de La Jeune France.
8 juin. Création de La Tribune des Départements.
Août. Création de L’Organisateur saint-simonien.
Décembre. Reprise de La Tribune, après une interruption de deux mois.
Février. Parution de La Révolution, de J. Fazy et Antony Thouret.
26 février. Création d’ateliers pour les ouvriers chômeurs.
27-28-29 juillet. Les " Trois Glorieuses ". Barricades à Paris. Louis-Philippe remplacera Charles X en août.
30 juillet. Création de la Société des Amis du Peuple (SAP).
31 juillet. La dernière tentative pour empêcher Lafayette d’apporter le pouvoir à Louis-Philippe d’Orléans échoue.
Juillet-novembre. Grèves pour l’augmentation des salaires et la diminution de la journée de travail à Rouen, Darnetal, Paris, Roubaix, Limoges. On relève des actes de luddisme (imprimeries, tissage).
17-20 octobre. Graves troubles, à Paris, à l’occasion du procès des ministres de Charles X. Recrudescence d’affiches, dans les quartiers ouvriers, incitant les citoyens à s’armer pour reconquérir les droits dont on les a frustrés.
Décembre. Le journal Le Globe passe aux saint-simoniens sous l’impulsion de Pierre Leroux.
20-22 décembre. Nouveau déferlement et affichage de proclamations " Au Peuple " appelant les faubourgs à l’action et réclamant une assemblée issue des faubourgs et renouvelable tous les ans. Manifestations ouvrières et étudiantes très violentes, suivies de nombreuses arrestations.
Janvier. Affaire du Conseil académique, dénoncé par les étudiants comme une cour prévôtale. Manifestation violente. Arrestation des responsables étudiants (Auguste Blanqui, Jean-François Danton, Plocque, Sambuc).
8 février. Le Globe publie la " Pétition d’un prolétaire à la Chambre des députés " de l’ouvrier horloger Charles Béranger.
14-15 février. Émeutes populaires anticléricales et antilégitimistes à Paris, puis en province.
Mars-juin. Manifestations contre l’introduction de machines à Nantes, Saint-Étienne, Bordeaux, Le Havre.
6-10 avril. Procès des dix-neuf républicains inculpés lors des événements de décembre ; ils sont acquittés par le jury d’assises. Nombreuses manifestations populaires.
9-12 avril. Émeute des canuts lyonnais.
Juin. Troubles graves et émeutes faubourg Saint-Denis, dus à la situation économique. Répression très dure. Nombreuses victimes.
1er juin. Création de la Société philanthropique des ouvriers tailleurs de Paris.
1er juillet. Première livraison de la publication de la SAP, Au Peuple.
14 juillet. Émeutes populaires. Tentative de planter un arbre de l’Égalité sur la place de la Bastille. Plus de 1 500 manifestants sont dispersés par des policiers déguisés en ouvriers. Saisie de Au Peuple.
7 septembre. Manifestation de 1 500 ouvrières du textile, suivie d’émeutes à Paris qui se prolongent jusqu’au 17 septembre.
Octobre. Manifeste saint-simonien, accompagné d’une forte propagande en province.
30 octobre. Premier numéro de L’Écho de la Fabrique (Lyon).
Novembre. Schisme au sein de l’École saint-simonienne. Les derniers fidèles suivront Prosper Enfantin en Égypte. D’autres disciples, comme Abel Transon et Jules Lechevalier, se rallieront publiquement au fouriérisme.
20-22 novembre. Révolte des canuts lyonnais ; échec des négociations menées par le préfet ; insurrection ; dure répression menée par Soult. La révolte prend fin le 3 décembre.
Janvier. Procès dit " des Quinze " contre les dirigeants de la SAP. Les condamnés (Auguste Blanqui, Bonnias, François, Guillaume Gervais, François, Vincent Raspail, Antony Thouret) se pourvoient en cassation ; leur condamnation est confirmée le 27 février. La SAP est officiellement dissoute mais continue ses activités.
Février. Nombreux procès de presse. Création d’une commission ouvrière au sein de la SAP (Auguste Caunes père, Gaussuron-Despréaux, François Sugier). Pierre Leroux et Jean Reynaud prennent la direction de la Revue encyclopédique, organe du néo-saint-simonisme.
29 mars. Annonce officielle de l’épidémie de choléra à Paris.
1er avril. Révolte des détenus de Sainte-Pélagie, appuyée par plusieurs sections de la SAP. Un mort. Début de l’émeute des chiffonniers parisiens.
Fin avril. Création, à l’intérieur de la SAP, de Sections des Droits de l’Homme. Fin du Globe (20 avril).
5-6 juin. Insurrection populaire à Paris à l’occasion des funérailles du général Lamarque. Le dernier carré des insurgés se bat héroïquement autour du cloître Saint-Merry. Le bilan est très lourd : au moins 150 tués du côté des insurgés, plus de 400 blessés et plus de 1 500 arrestations ; 134 morts et 326 blessés du côté de l’ordre.
Été. Naissance de la Société des Droits de l’Homme (SDH).
27-28 août. Procès des saint-simoniens en Cour d’assises de Paris. Condamnation à un an de prison de Prosper Enfantin, Michel Chevalier et Charles Duveyrier.
23-31 octobre. Procès des insurgés du cloître Saint-Merry. C. Jeanne, qui a dirigé la lutte, est condamné à la déportation.
Novembre-décembre. Plusieurs détachements de missionnaires saint-simoniens (une quarantaine de personnes au total) quittent Paris pour Lyon, où doit se former " l’armée pacifique des travailleurs ".
15 décembre. Ouverture du procès dit " du droit d’association " contre la SAP. Cette dernière est définitivement dissoute, mais l’acquittement des accusés lui permet de survivre quelque temps encore.
25 janvier. La Tribune publie la liste des cinq grandes associations " patriotiques " de Paris, parmi lesquelles figurent la SAP et la SDH. Hormis la société " Aide-toi, le ciel t’aidera ", assez éloignée du mouvement ouvrier, les autres, les associations pour l’instruction libre du peuple et pour la liberté de la presse, ont joué un rôle non négligeable.
1er février. Emprisonné à Sainte-Pélagie, Laponneraye fait paraître sa Lettre aux prolétaires. Elle sera suivie d’une Deuxième lettre aux prolétaires datée du 26 mars (le premier de ces écrits vaudra à l’auteur d’être condamné le 27 juin suivant).
20 mai. Insurrection des mineurs d’Anzin.
Juillet. Parution du journal de Étienne Cabet Le Populaire.
Septembre-octobre. Réorganisation de la SDH à prédominance montagnarde, après plusieurs mois de conflits internes entre " Girondins " (avec François, Vincent Raspail) et " Montagnards " (avec Napoléon Lebon). Au sein de la Société est fondé un Comité de propagande chargé de l’instruction et de l’organisation ouvrières. Il rassemble des néo-babouvistes comme Napoléon Lebon, Buonarroti et Marc Voyer d’Argenson, ainsi que des ouvriers comme le tailleur Alphonse Grignon et le cordonnier Z. Efrahem. Plusieurs de ses membres seront emprisonnés en novembre comme " instigateurs des coalitions d’ouvriers ". Importants mouvements des ouvriers charpentiers de Paris, des tailleurs (qui créent un " Atelier national " pour donner du travail aux grévistes), des cordonniers et des boulangers. Création d’une section lyonnaise de la SDH. La SDH publie son " Manifeste " dans La Tribune. Parution des Réflexions d’un ouvrier tailleur de Alphonse Grignon, et De l’association des ouvriers de tous les corps d’état par Z. Efrahem.
1er octobre. Création de la Société philanthropique des ouvriers tailleurs de Nantes. Elle jouera ensuite un rôle important dans la mise en place d’un réseau, avec des correspondants de la Bretagne à Bordeaux, ainsi qu’à Marseille. La Société philanthropique des ouvriers tailleurs de Nantes est décapitée le 20 février 1837.
11-12 décembre. Procès " des Vingt-sept " (dirigeants de la SDH) accusés d’avoir préparé une émeute en juillet, à la date anniversaire des " Trois Glorieuses ".
Fondation de l’Association des bijoutiers en doré (buchézienne), qui existera jusqu’en 1873.
Janvier. Loi répressive sur les crieurs publics.
Février. Grève des ouvriers mutuellistes à Lyon, à la suite d’une réduction du tarif de fabrication des peluches. La grève générale durera environ dix jours.
2 février. Premier (et unique) numéro du Libérateur, journal d’Auguste Blanqui.
22 février. Suite à la grève des ouvriers mutuellistes de Lyon, adoption d’une loi prohibant les associations organisées en sections de moins de vingt personnes.
9-14 avril. Insurrection essentiellement ouvrière à Lyon et à Saint-Étienne, et de caractère divers à Arbois, Épinal, Lunéville, Chalon, Grenoble, Vienne, Clermont-Ferrand, Marseille, Toulon,... Le 11, à Lyon, massacre de la rue Projetée. Le 12, à Paris, arrestation de 150 républicains, y compris les chefs de la SDH. La Tribune ne peut paraître. Le 14, à Paris, massacre de la rue Transnonain. A Paris comme ailleurs, l’émeute est vite réprimée et le bilan est très lourd : plus de 300 morts et 600 blessés à Lyon, plusieurs dizaines de morts à Paris ; 2 500 arrestations, dont la moitié à Paris, plus de 2 300 inculpations.
10 avril. Vote de la loi sur les associations, qui soumet à l’agrément officiel les associations fractionnées en sections de moins de vingt personnes.
Juin-septembre. Désordres et révolte à Sainte-Pélagie.
Juillet-août. Création de la Société des Familles par Hadot-Desages.
8 octobre. Parution du premier numéro du Réformateur de François, Vincent Raspail.
11 octobre. La Tribune reparaît.
6 février. Les membres de la Cour des Pairs signent l’arrêt de mise en accusation de plus de 420 personnes. La défense s’organise. Les Parisiens désignent un comité (Godefroy Cavaignac, Guinard, Auguste Blanqui, Vignerte...), les Lyonnais un autre (Baune, Lagrange, Caussidière...). Désaccord entre ceux qui prônent une défense classique (Jules Favre, Ledru-Rollin) et ceux qui, refusant une telle démarche, veulent créer un mouvement. Le 17 avril paraîtra dans la presse la liste des défenseurs choisis par les accusés.
5 mai. Première séance du " procès d’avril " : après le non-lieu, d’après le Tableau dressé par Caussidière et l’Inventaire, 164 insurgés d’avril 1834 (dont 87 Lyonnais) comparaissent devant la Cour des Pairs. Réunion des défenseurs chez Auguste Blanqui.
8 mai. Publication de la protestation des défenseurs.
11 mai. Publication de la Lettre des défenseurs aux accusés d’avril.
29 mai-4 juin. Procès des défenseurs devant la Chambre des Pairs. Sont condamnés : Ulysse Trélat, très fortement, Michel de Bourges, un peu moins et quelques autres.
12 juillet. Évasion collective d’au moins 25 prisonniers de Sainte-Pélagie.
28 juillet. Attentat de Fieschi.
3-8 août. Premier procès pour fabrication de poudre (Eustache Beaufour).
13 août. Arrêt de la Cour des Pairs concernant les condamnés de Lyon (72 condamnations).
9 septembre. Loi de septembre. La liberté de presse est fortement restreinte et s’affirmer républicain devient un délit.
7 et 28 décembre. Arrêts de la Cour des Pairs concernant les condamnés de Lunéville, Saint-Étienne, Grenoble, Marseille, Arbois et Besançon (25 condamnations).
23 janvier. Fin du procès d’avril. Condamnation des Parisiens (40).
30 janvier-15 février. Procès Fieschi.
19 février. Exécution de Fieschi, Pépin, Morey.
8 mars. Découverte de la " Conspiration des poudres " ; arrestation (le 11) d’Armand Barbès et d’Auguste Blanqui.
25 juin-11 juillet. Attentat, procès, exécution d’Alibaud.
2-10 août. Procès des Poudres. Condamnation à la prison d’Armand Barbès et d’Auguste Blanqui.
17-23 octobre. Procès des Poudres en appel. La plupart des condamnations sont confirmées.
Avril-juillet. Campagne d’affichage de sept proclamations enflammées, sortant de l’" Imprimerie de la République ", la première étant intitulée " Au Peuple ". Arrestations (Antoine Fomberteaux). Elles annoncent la réorganisation de la Société des Familles sous le nom de " Pelotons " et un nouveau formulaire, et précèdent la parution du Moniteur républicain.
8 mai. Ordonnance d’amnistie (mariage du duc d’Orléans), dont sont exclus contumaces et évadés.
Juin. Les Saisons remplacent les Familles.
Novembre. Premier numéro du Moniteur républicain, daté du 3 frimaire an XLVI. Le 8e et dernier numéro paraîtra en juillet.
8 novembre. Découverte d’un complot contre le roi (Aloys Huber, Laure Grouvelle, condamnés en mai 1838).
Août-septembre. Publication de quatre numéros de L’Homme libre, dont les imprimeurs sont arrêtés (Eugène Fomberteaux, Jean-Baptiste Guillemin, Lecomte Minor). Procès en juin 1839, accompagné d’une nouvelle publication vite réprimée (Joseph Béchet, Stanilas Vilcoq, procès en novembre 1839).
12-13 mai. Tentative insurrectionnelle d’Armand Barbès, Martin Bernard, Auguste Blanqui et de la Société des Saisons. Le premier, blessé, est arrêté ; les deux autres parviennent à se soustraire aux forces de l’ordre, respectivement jusqu’aux 21 juin et 14 octobre. On relève 77 tués et au moins 51 blessés du côté des insurgés, 28 et 62 de l’autre. Suivent 692 interpellations. Il y a plus de 750 dossiers d’inculpés aux procès.
11 juin-12 juillet. Procès de la première catégorie des insurgés de mai (19 accusés). Fidèles aux traditions carbonaristes et des sociétés secrètes, Armand Barbès et Martin Bernard refusent de se défendre. Ce dernier est condamné à la déportation et Barbès à mort. A son insu, sa soeur obtient du roi, le 14, la commutation de sa peine en travaux forcés à perpétuité, de nouveau commuée en déportation le 31 décembre.
14 octobre. Arrestation de Auguste Blanqui et de ses cinq compagnons. Ces derniers ne seront pas poursuivis.
Novembre. Des ouvriers saint-simoniens (Jules Vinçard, L.-J. Vannostal,...) créent La Ruche populaire avec des fouriéristes (H. Fugère,...) et des " démocrates " (J. Gilland,...) qui se retirent successivement. La publication sera interrompue en 1842, avant d’être poursuivie par L’Union de 1843 à 1846.
28 novembre. Explosion d’une machine infernale (Pierre Béraud).
Décembre. Formation des Nouvelles saisons (Henri Dourille, Lucien Delahodde).
Janvier. Première édition (sans nom d’auteur) du Voyage en Icarie d’Étienne Cabet. De là naîtra le mouvement des communistes icariens, qui prendra de plus en plus d’ampleur jusqu’à ce que la décision de partir fonder une colonie communautaire au Texas soit arrêtée fin 1847. Formation des Travailleurs égalitaires, de tendance communiste néo-babouviste.
13-31 janvier. Procès de la deuxième catégorie des insurgés de mai 1839 (34 accusés). Comme Armand Barbès et Martin Bernard, Auguste Blanqui refuse de répondre. Condamné à mort le 31 janvier, sur intervention de sa femme et à son insu, à l’instar de Barbès, sa peine est commuée en déportation le 1er février. Il rejoindra Barbès et les autres au Mont-Saint-Michel.
27 avril. Amnistie complémentaire pour les contumaces et évadés non amnistiés en mai 1837 (Godefroy Cavaignac, Édouard Colombat...).
11 mai. Message des socialistes français au Congrès des socialistes anglais.
Juin. P.J. Proudhon lance sa célèbre formule : " La propriété c’est le vol. " Début d’importants mouvements de grève de garçons tailleurs, qui prennent de l’ampleur au cours des mois qui suivent et s’étendent à d’autres branches (Henri Troncin).
1er juillet. Banquet communiste de Belleville dont J.-J. Pillot est le principal organisateur. Inquiet, le gouvernement va diligenter des poursuites dans toute la France pour tenter de repérer les militants révolutionnaires.
Début septembre. Près de 30 000 ouvriers sont en grève. Plus de 400 arrestations.
Septembre. Publication du journal L’Atelier, rédigé entièrement par des ouvriers. Il paraîtra jusqu’en juillet 1850. Parution de L’Organisation du travail de Louis Blanc, qui connaîtra neuf éditions jusqu’en 1850. Cet ouvrage suscitera des débats passionnés, qui auront des prolongements directs sous la Deuxième République.
15 octobre. Attentat de Darmès contre Louis-Philippe. Le procès mettra en lumière l’existence des sociétés secrètes communistes.
14 mars. Lancement du Populaire de Étienne Cabet.
22 mars. Loi limitant le travail des enfants dans l’industrie. Interdiction du travail des enfants de moins de huit ans, limitation de la journée de travail à huit heures pour les 8-12 ans et à douze heures pour les 12-16 ans. Le travail de nuit (9 heures du soir-5 heures du matin) est interdit aux moins de 13 ans, et pour les plus âgés, deux heures comptent pour trois.
Mai. Richard La Hautière lance le journal La Fraternité.
Juillet. Parution de L’Humanitaire, journal communiste matérialiste (J. Gay, J.-J. May, Page,...).
1er août. Début de la parution du journal fouriériste La Démocratie pacifique.
13 septembre. Attentat de Quénisset contre le duc d’Aumale. Son procès se transformera en procès de la Société des Travailleurs égalitaires.
Octobre. A la suite de la publication d’une Pétition de M. Carles et Mme Augusta Carles, soeur d’Armand Barbès, rédigée par Fulgence Girard avec l’accord de Auguste Blanqui et des autres prisonniers, débute une campagne de presse sur les prisons politiques (Journal du Peuple, Le National, plus tard La Réforme...), qui aboutira ultérieurement à des discussions à la Chambre.
1er novembre. Création de la Revue indépendante (Pierre Leroux, George Sand).
Novembre. Parution du Code de la Communauté de Théodore Dezamy, l’œuvre théorique la plus avancée du communisme français de l’époque.
Décembre. Recrudescence du chômage. 150 000 ouvriers sans travail à Paris.
Fin mai. Parution de la première édition de L’Union ouvrière de Flora Tristan. Proche des idées fouriéristes et owénistes, cette dernière a aussi noué de nombreux contacts parmi les ouvriers (Jules Vinçard, Agricol Perdiguier...). Elle s’affairera dès lors à préparer un Tour de France destiné à populariser son projet et à mettre en place des cercles locaux de l’Union ouvrière. Épuisée, elle mourra à Bordeaux en novembre 1844.
5 juillet. Rapport Tocqueville sur les prisons, favorable à l’isolement cellulaire.
10 juillet. La Société typographique parisienne, créée en 1839, et la Chambre patronale des imprimeurs signent le premier tarif typographique, véritable contrat collectif.
29 juillet. Création de La Réforme (Auguste Ledru-Rollin).
Février-décembre. La campagne de presse en faveur des prisonniers politiques s’intensifie et se prolonge jusqu’en décembre, alimentée par les débats à la Chambre autour de la loi sur les prisons (avril-mai).
31 mars. Début de la grève des mineurs de Rive-de-Gier (Loire), qui dure plus de deux mois, contre les conditions de travail imposées par la Compagnie. C’est un échec.
14 août-18 octobre. Pour célébrer la victoire d’Isly et contrebalancer l’impopularité de sa politique extérieure (visite à la reine d’Angleterre), Louis-Philippe octroie aux prisonniers politiques deux séries de remises de peine (ce qui ne constitue pas une amnistie et les prive de la possibilité de retrouver leur qualité de citoyen), tout en faisant courir le bruit qu’une amnistie sera proclamée à l’occasion du mariage du duc d’Aumale. Armand Barbès, Martin Bernard, Auguste Blanqui et quelque 32 autres en sont systématiquement exclus.
9 décembre. Auguste Blanqui, transféré depuis le 18 mars à Tours, où il reste à l’hôpital, reçoit l’avis de sa grâce. Il la refuse et elle ne sera jamais entérinée en Cour royale.
29 décembre. Création à Paris de conseils des prud’hommes pour l’industrie des métaux et les industries s’y rattachant.
Janvier. La Réforme lance " La Pétition des Travailleurs " dans les ateliers de Paris.
9 janvier. Parution d’un nouveau journal à Paris, La Fraternité de 1845 (Brige, puis ultérieurement Savary, Mallarmé, etc.).
9 juin. Début de la grève des ouvriers charpentiers de Paris pour des augmentations de salaire. Pour la première fois, des militaires sont mis à la disposition des employeurs.
30 mars. Manifestation d’ouvriers à Saint-Étienne, réprimée par la troupe : six morts.
22 mai. Manifestation d’ouvriers drapiers à Elbeuf pour réclamer la destruction d’une machine génératrice de chômage.
Juillet. Théodore Dezamy fonde les Communistes égalitaires. Ils feront l’objet de poursuites l’année suivante.
Août. Nouvelle crise économique proche de la disette.
30 septembre. Manifestation faubourg Saint-Antoine contre l’augmentation du prix du pain ; la troupe intervient. Des émeutiers seront condamnés.
21-23 novembre. Émeutes des grains à Tours. Elles seront suivies par l’arrestation de membres des sociétés ouvrières (Jean-François Béasse, Étienne Bonnin, Pierre Boucher, Louis Desmoulins, Eugène Vieillefond).
13-14 janvier. Émeute paysanne à Buzançais (Indre) ; la foule met à mort un propriétaire qui avait tué un émeutier. Trois émeutiers seront jugés et exécutés le 16 avril.
26-29 avril. Procès de Blois. Blanqui est acquitté mais refuse d’être mis en liberté. Il restera à Blois jusqu’au 25 février 1848.
8 juin. Manifeste de l’opposition préliminaire de la Campagne des banquets.
27 juin. Émeutes provoquées par l’augmentation du prix du pain à Mulhouse ; répression par la troupe : on relève plusieurs morts.
9 juillet. Premier banquet réformiste à Paris.
31 août-7 septembre. Émeutes populaires rue Saint-Honoré à Paris.
14 janvier. Interdiction par le gouvernement d’un banquet réformiste à Paris dans le XIIe arrondissement. Il est remis au 22 février par ses organisateurs.
3 février. Départ du Havre de la Première Avant-garde icarienne (69 personnes), qui part fonder une colonie cabétiste au Texas.
21 février. Interdiction par le gouvernement du banquet prévu pour le 22, ainsi que de la manifestation qui devait le précéder. Le comité d’organisation obtempère.
22-24 février. Insurrection à Paris, qui renverse Louis-Philippe. Proclamation d’un gouvernement provisoire républicain dont Louis Blanc et l’ouvrier Albert font partie.
25 février. Manifestations populaires devant l’Hôtel de Ville de Paris. Proclamation de la liberté d’association, du suffrage universel et du Droit au travail.
25-26 février. A Lyon, sous la pression des ouvriers de la Croix-Rousse emmenés par J. Benoît, une grande place est accordée aux travailleurs dans la commission municipale provisoire. Saccage par les canuts de plusieurs ateliers et providences tenus par des communautés religieuses.
26 février. Ouverture des Ateliers nationaux pour assurer aux chômeurs le droit au travail.
28 février. Manifestation populaire rassemblant des milliers de travailleurs sur la place de Grève à Paris pour demander un ministère du Travail. Création d’une commission du Gouvernement pour l’Organisation du Travail présidée par Louis Blanc : la Commission du Luxembourg, formée d’ouvriers et de patrons.
1er mars. Proclamation du suffrage universel.
2 mars. Décret limitant la durée du travail à dix heures à Paris et à onze heures en province. Abolition du marchandage (recrutement de la main-d’œuvre par des intermédiaires).
6 mars. Organisation des ateliers nationaux de la Seine, confiée à Émile Thomas.
16 mars. Manifestation à Paris organisée par les clubs devant l’Hôtel de Ville pour demander, entre autres, le report des élections ; des gardes nationaux des quartiers bourgeois crient " A bas les communistes ! ".
17 mars. Vigoureuse contre-manifestation populaire faisant suite à la manifestation dite " des bonnets à poil ", qui s’est déroulée la veille aux cris de " A bas les communistes ".
24-25 mars. Réglementation restrictive du travail effectué dans les prisons et dans les hospices.
31 mars. Publication du " Document Taschereau " dans la Revue Rétrospective, mettant Auguste Blanqui en position d’accusé.
26-28 avril. Insurrection durement réprimée des ouvriers de Rouen au lendemain des élections législatives qui ont vu le triomphe de la réaction. A Limoges, le 27 avril, à la suite d’incidents intervenus lors du dépouillement des élections législatives, un nouveau comité municipal est formé sous la pression de la rue, qui comprend plusieurs ouvriers porcelainiers et des flotteurs de bois. Durant plusieurs semaines, la ville s’administrera de façon quasi autonome.
8 mai. Louis Blanc se retire de la Commission du Luxembourg.
10 mai. L’Assemblée refuse à Louis Blanc la création d’un ministère du Progrès, mais nomme une commission d’enquête sur le sort des travailleurs, qui publiera L’Enquête de 1848 sur le travail industriel et agricole.
15 mai. Émeute à Paris. La foule envahit l’Assemblée aux cris de " Vive la Pologne ". La plupart des meneurs, A. Huber, François, Vincent Raspail, Armand Barbès, l’ouvrier Albert, Benjamin Flotte, sont arrêtés.
16 mai. Suppression de la Commission du Luxembourg.
22 mai. Arrestation de militants ouvriers, puis d’Auguste Blanqui.
27 mai. Les ouvriers deviennent électeurs et éligibles aux conseils de prud’hommes. La parité de représentation est établie.
4 juin. Élections complémentaires à l’Assemblée constituante. Sont élus Pierre Leroux, Pierre-Joseph Proudhon, en même temps que Victor Hugo, Louis-Napoléon Bonaparte et Thiers.
21 juin. Dissolution des Ateliers nationaux.
22-23 juin. Émeutes ouvrières à Marseille.
23-26 juin. Journées de juin. Insurrection ouvrière à Paris après la dissolution des Ateliers nationaux. Représailles sanglantes, qui font plusieurs milliers de victimes. La troupe procédera à 25 000 arrestations environ, dont 10 000 seront maintenues.
30 juin. Abolition du décret du 2 mars : la journée de travail est portée à douze heures minimum.
31 juillet. L’Assemblée rejette la proposition de Pierre-Joseph Proudhon de former une Banque d’Échange.
21 août. Parution du premier numéro de L’Opinion des Femmes (Jeanne Deroin).
4 septembre. Début de la discussion sur la Constitution (qui durera deux mois au total), notamment à propos du " Droit au travail ", qui est rejeté en tant que tel pour être remplacé par une " assistance fraternelle aux citoyens nécessiteux ".
9 septembre. Un décret-loi limite la loi du 4 mars 1848 sur la durée du travail et fixe à douze heures la durée maximale de la journée de travail.
17 octobre. Banquet de la République démocratique et sociale (avec des toasts de Cabet, Pierre Leroux, P.J. Proudhon, etc.).
4 novembre. Formation de la Solidarité républicaine (Martin Bernard, Charles Delescluze, Agricol Perdiguier, etc.).
3 décembre. Banquet des travailleurs socialistes à la barrière du Maine, placé sous la présidence d’Auguste Blanqui, emprisonné à Vincennes.
10 décembre. Élection du Président de la République. Louis-Napoléon Bonaparte est élu avec plus de 5 400 000 voix ; le candidat de l’extrême gauche, François, Vincent Raspail n’obtient que 37 000 suffrages.
7 mars-3 avril. Procès des inculpés du 15 mai devant la Haute Cour de Bourges. Déportation pour Barbès et l’ouvrier Albert ; prison pour Auguste Blanqui, François, Vincent Raspail, Sobrier et B. Flotte.
15 mars. Loi contre les coalitions ouvrières et patronales.
13 juin. Manifestation de la Montagne contre l’expédition de Rome sur les boulevards de Paris ; elle sera traitée comme une insurrection et donnera lieu à de nombreuses arrestations. De nombreux dirigeants de la gauche républicaine seront contraints à l’exil. La presse " démoc-soc " est muselée.
14-15 juin. Mêmes mouvements populaires à Lyon, où a lieu une véritable bataille de rues, et dans d’autres villes de province. Mise en état de siège des 1re et 6e régions militaires.
Août-septembre. Réunion des délégués de 43 associations pour fonder l’Union des Associations ouvrières.
Octobre. L’Almanach des associations ouvrières pour 1850 recense, pour Paris et la banlieue, 211 associations ouvrières.
27 novembre. Loi rappelant l’interdiction des grèves.
31 mai. Loi électorale restreignant le suffrage universel : pour figurer sur les listes électorales, il faut être inscrit dans le canton ou la commune depuis au moins trois ans. Cette loi ôte de fait le droit de vote à de nombreux ouvriers.
6 août. Ouverture du Procès dit " du complot de Lyon " contre les militants des sociétés secrètes de La Nouvelle Montagne (A. Gent).
3 décembre. Barricades à Paris suite au coup d’État du 2 décembre de Louis-Napoléon Bonaparte. Mort du député Jean-Baptiste Baudin.
4 décembre. Les troupes écrasent la résistance parisienne. Arrestations et exécutions sommaires dans toute la France jusqu’à la mi-décembre.
9 janvier. Bannissement de 66 représentants du peuple.
1er juin. Loi sur les conseils de prud’hommes. Les ouvriers n’ayant pas cinq ans d’expérience et trois ans de domiciliation dans la circonscription sont exclus du vote.
9 juin. Loi instituant une caisse de retraite pour les fonctionnaires.
1er mars. Manifestation populaire réprimée par la police à l’occasion des funérailles de Lamennais au Père-Lachaise.
22 juin. Loi renouvelant l’obligation du port du livret ouvrier.
Nuit du 26 au 27 août. Soulèvement des ouvriers ardoisiers de Trélazé (Maine-et-Loire), sous la direction de François Attibert.
19 février. La loi de Sûreté générale, promulguée à la suite de l’attentat manqué de Félix Orsini (14 janvier), débouche sur de nombreuses arrestations et déportations d’opposants.
15 août. Décret d’amnistie. Retour en France de nombreux républicains exilés. Les plus radicaux refusent toutefois d’en bénéficier.
17 octobre. L’ouvrier Henri Tolain demande l’envoi d’une délégation ouvrière à l’Exposition internationale de Londres.
13 mars.- Nouvelle arrestation d’Auguste Blanqui.
8 mai. Sept ouvriers typographes, dont Debock, sont emprisonnés et traduits devant la 6e Chambre correctionnelle pour avoir fait grève contre la présence de main-d’oeuvre féminine à l’imprimerie Dupont.
19 juillet-15 octobre. 183 délégués parisiens de diverses professions, parmi lesquels Henri Tolain, vont à Londres à l’occasion de l’Exposition universelle. Ils prennent contact avec les représentants du mouvement ouvrier anglais.
12 septembre. 22 ouvriers typographes sont traduits devant la 6e Chambre correctionnelle de Paris pour avoir fait grève en faveur d’un relèvement du tarif. Ils seront graciés par l’Empereur le 23 novembre.
Juillet. Conférence internationale à Londres dont les principaux participants sont, du côté français : Henri Tolain, Blaise Perrachon, A. Limousin.
Novembre. L’Anglais George Odger rédige l’Adresse aux ouvriers de France, des ouvriers d’Angleterre.