« Hostilité permanente qui existe entre les hommes ayant des intérêts opposés et qui se caractérise ,dans la société moderne par une âpre lutte entre la classe ouvrière composée de prolétaires (salariés) et la classe bourgeoise composée de capitalistes »---Voir Classes : Manifeste Communiste ---Compère Morel Dictionnaire Socialiste.
------- La lutte de classes au sens propre du mot est une lutte entre deux groupements économiques (classes) , dont les intérêts économiques sont nettement opposés. Si la lutte se poursuit entre groupements de type social non économique( nations , races, Etats , dynasties) elle ne sera pas une lutte de classes malgré les intérêts économiques qui peuvent constituer l'enjeu de la lutte. Ainsi la lutte de l'Allemagne et de l'Angleterre pour le marché mondial aurait pu conduire à une guerre ou favoriser la guerre, mais cette guerre aura été une lutte entre deux pays ou deux nations , mais non pas une lutte de classes.
L'antagonisme de classe et la lutte de classes naissent, ou bien quand il y a concurrence entre deux groupes économiques (classes) , ou bien quand un groupe est subordonné à l'autre et que ses intérêts sont sacrifiés aux intérêts du groupe oppresseur , ou bien enfin quand il y a inégalité de niveau économique entre deux groupes. (J. Delevski,--- Antagonismes sociaux et Antagonismes prolétariens, 1924, pages 37-38).
---- Récapitulons brièvement les assertions fondamentales de la théorie de la lutte des classes selon Marx.
Toute l'histoire de la société, après la période du clan primitif , n'a été que l'histoire d'une lutte de classes. Toutes les formes jusqu'ici existantes de constitution sociale ont été basées sur l'antagonisme entre une classe d'oppresseurs et une classe d'opprimés.
La lutte des classes est la forme motrice du processus historique.
Toute lutte historique sociales , politiques, religieuse, idéologique se réduit au fond à une lutte de classes sociales. Les diverses formes d'antagonismes sociaux sont la résultante de causes économiques, qui déterminent la division de la société en classes. Ce sont les intérêts de la société qui président à la formation des classes , leur avènement au pouvoir et leur déchéance .
L'avènement au pouvoir d'une classe ne s'accomplit pas avant que les conditions matérielles de sa domination se soient réalisées au sein de l'ancienne société. Cette succession des classes au pouvoir a lieu (infailliblement) , excepté le cas où la lutte de classes déchaînée au sein de la société , conduit à sa destruction violente. Ainsi se résume la théorie de la lutte de classes de Marx , qui veut donner la formule dynamique , non de la classe seulement mais de la société toute entière( Ibid , page 62-63).
L'oppresseur défend les produits de l'exploitation qui lui octroient sa position sociale et impose la forme de pensée qui en découle et qui justifie et légitimise et sa pratique et sa position. Il défend ses intérêts particuliers qu'il ne peut maintenir s'ils ne sont pas ceux d'une classe, la sienne et qu'il ne peut imposer sans dominer socialement et économiquement l'autre classe de laquelle il tire par l'exploitation de la force de Travail collective, ses dividendes. Indépendamment de la nature propre du capitaliste, bon ou méchant et de l'ensemble de ses traits de caractère, il n'a pas la même position dans le rapport de production que ceux qu'il exploite. Le rapport de production lui semble naturel et ses idées tendent à le justifier tel quel, c'est son combat idéologique lorsqu'il est conscient de sa position .
L'opprimé aspire à mieux vivre et il n'est pas besoin de conscience pour cela et de fait il dispute une part de la plus value en demandant plus de salaire pour vivre. A ce propos le rapport capital- travail, qui est globalement de 60 pour le capital et de 40 pour le travail environ, n'est pas réparti en deux unités égales puisque le travail représente une quantité immense de salariés contre une infime minorité représentant le capital. L'exploité exige d'être soigné, transporté, que ses enfants soient scolarisés et la défense collective par le regroupement des siens nécessite la prise de conscience de sa condition . Prendre conscience de sa force collective de classe et d'appartenir à un groupe social. Demander plus de salaire en échange de sa force de travail manuelle ou intellectuelle et des deux est une démarche normale et c'est déjà une forme première de la lutte des classes en défendant ses propres intérêts. Remettre en cause le rapport de production qui permet et caractérise l'exploitation et le système capitaliste , c'est le socialisme et une prise de conscience sociale, politique et idéologique. Le vouloir et œuvrer, c'est la conscience révolutionnaire. Seule une société sans classes peut surmonter la plupart des antagonismes.