I-Les premiers pas
Le mouvement socialiste dans le département date de 1888. C’est à l’origine essentiellement le POF qui est l’organisation de base, surtout autour de TARBES et de BAGNERES DE BIGORRE.
Ces socialistes se recrutent dans l’arsenal, autour de Romain Besques. Ce dernier se présente aux élections de 1893. Une quarantaine de membres constitue le premier mouvement socialiste. Ils sont étroitement surveillés. La faiblesse de la classe ouvrière explique la lente progression des socialistes dans le département. La fédération départementale de la SFIO fut formée en 1909, lors d’un congrès tenu à TARBES et ne comprenait alors que cinq groupes ou sections. Georges DAZET proche de Guesde est l’animateur départemental.
Parmi ces premiers militants, il convient de citer R.BESQUE PEYAC, SOUBIROU, LOUGOT, WYS, HOUZAS, PICHON, DAUVERGNE (TANESSE ) fut désigné secrétaire Fédéral.
La SFIO possède avant 14, une coopérative boulangère. En 1918 ; des ouvriers de l’arsenal créent la Prolétarienne. elle comprenait un restaurant, une salle de vente pour l’épicerie et la boucherie. Cette coopérative permet de ravitailler les ouvriers.
II-Les années 20-30
Dans notre département la majorité vote l’adhésion à la IIIème Internationale. Les minoritaires qui maintiennent la SFIO ont à leur tête Tannesse et Claverie d’Arreau. Seule la section d’Arreau vote pour le maintien au sein de la SFIO. En 1919, la SFIO à 250 adhérents, 19 en 1920 ! ! !
Tannesse, professeur de philosophie, est le grand animateur de la SFIO de l’après guerre, candidat aux législatives de 1932, il dépasse le candidat Radical à Tarbes. Communistes et socialistes restent divisés localement. A partir de 1925, les socialistes participent à la gestion municipale de Tarbes. En 1933, les socialistes retirent leur soutien. La désunion est source de défaite en 1935. La fédération socialiste dispose d'un journal Bigorre socialiste.
III-LE
FRONT POPULAIRELa tendance de Marceau Pivert, " la gauche révolutionnaire ", est le courant le plus puissant au sein de la fédération socialiste des Hautes-Pyrénées. A l’aile gauche de la SFIO, deux tendances sont antagonistes la gauche révolutionnaire et la " bataille socialiste " de ZIROMSKI, cette dernière est jugée pro –stalinienne.
L’Arsenal, Alsthom, Hispano, Morane et l’enseignement sont les points forts de la SFIO. Tarbes et sa banlieue regroupent 250 militants.
En 1935, une réunion du colonel de la Roque entraîne une manifestation de la gauche : 8000 personnes défilent à Tarbes.
La fédération est pour l’intervention en Espagne. Quelques militants SFIO, d’origine espagnole, surtout des aragonais, passeront la frontière pour s’enrôler dans les colonnes de l’UGT et du PSOE. Un groupe d’enseignants socialistes organise le passage de pièces d’avion par la montagne, ainsi que des armes et des médicaments. A leur tête, Henri Delpech. Gallaud socialiste et plus jeune conseiller municipal de Tarbes, est le consul de la République Espagnole.
André Fourcade est premier secrétaire fédéral de la SFIO et secrétaire syndical CGT. Son adjoint au bureau fédéral est Jean Marcheix ainsi qu’Ibos.
En milieu rural, il y a des militants très actifs comme TREMOULET à BAZORDAN et BIZE dans le canton de ST LAURENT DE NESTE. La SFIO est implanté à TARBES AUREILHAN où les socialistes sont à la Mairie, SEMEAC et BAGNERES DE BIGORRE.
Les élections de 36 sont un échec local : seul le radical Manent est élu à la députation. Le mouvement de grève est profond dans notre département. Parti de Bazet (15 juin), il touche l’industrie, les services ( Manuguet, les Galeries…). le mouvement est plus limité à l’arsenal et dans le secteur public. Le 20 août, un meeting de Duclos attire 5000 personnes socialistes et communistes.
IV-La Résistance
La majorité parlementaire vote les pleins pouvoirs à Pétain. Gaston Manent ( Radical député des Hautes-Pyrénées) s’y oppose. La SFIO demande à ses militants de rejoindre les organisations de la Résistance. Daniel Mayer est le secrétaire général dans la clandestinité. Dans les Hautes-Pyrénées, c’est Jean MARCHEIX qui relaie l’appel avec TANESSE, GALLAUD, André FOURCADE, MIR…
Marcel BILLIÈRES soignera et cachera des Juifs, des maquisards et des guérilleros à l’Hôpital de TARBES : Israël lui remettra la médaille des justes. Les Républicains espagnols forment des maquis dans les Hautes-Pyrénées.
Lamousse se bat avec devoir, il mène les sabotages contre les installations allemandes.
Gaston Heche fait passer des aviateurs anglais en Espagne. Arrêté par les Allemands, André FOURCADE est fusillé à Toulouse.
V-La libération
Dans les Hautes-Pyrénées, notamment à la " Nouvelle République " où siègent les organisateurs de la Résistance, les socialistes sont exclus. Jean MARCHEIX s’insurge. Le parti était dans la Résistance, même s’il n’avait pas sa propre organisation. La SFIO siégera ! Marcheix membre du Comité Départemental de Libération se démène pour développer la SFIO.
La gauche connaît une forte progression dans le département (La SFIO compte 500 membres en 1944, de 1500 à 2500 en 1945). La section FR TARBES des Jeunesses Socialistes connaît 150 adhérents. Les Faucons Rouges sont réorganisés : Les FR regroupent des jeunes jusqu’à 16 ans, au delà ils passent au JS. Le dernier responsable des Faucons Rouges a été Yves BURGUES.
Les communistes poussent à l’unité, certains socialistes sont favorables à l’image de Gallaud et Bize. Les attaques d’avant-guerre, contre la SFIO, ont laissé des traces….
Au congrès de 1946, Daniel MAYER est écarté de la direction de la SFIO par Guy MOLLET. La tendance Mollet est majoritaire localement.
Dans les Hautes-Pyrénées, d’anciens maquisards passent devant les tribunaux : il y a des socialistes. La période est trouble. De nombreux militants n’acceptent pas leur condamnation Aujourd’hui encore c’est un tabou !
1948, la SFIO a 3 conseillers généraux, 43 maires dans le département. La fronde de la base, contre les dérives nationales, s’accompagne d’une baisse des effectifs militants.
La direction de la SFIO est regroupée autour de Marcel BILLERES. On retrouve Marcel BILLERES, Jean MARCHEIX, PEDARRIBES, André GAILLARD, ESCUDE, ADER, MAILLE, MEYNIER, COMPAGNET CAMPO, CAMBOURS, NOGUES, BOUSQUET, SENSEVER etc…..
VI-L’éclatement de la Gauche
L’union entre les composantes de la Résistance, éclate rapidement. En 1947, la rupture nationale entre la SFIO et le PC a des conséquences locales. Les élections municipales de 53 à Tarbes ne permettent pas de dégager de majorité, le communiste Peyres est élu maire. La démission progressive des différents conseillers municipaux d’opposition conduit à de nouvelles élections. Le PC est reconduit en tant que principale formation municipale, mais ne dispose pas de la majorité.
Peyres est battu par une coalition hétéroclite qui favorise l’élection de Marcel Billères à la tête de la mairie. Anticommuniste, Billères déclara que l’on vient " de libérer la ville de la dictature stalinienne ". 2000 manifestants soutiennent les élus communistes. Dans cette vaste empoignade, les socialistes sont traités de " canailles fascistes ". La Gauche Tarbaise fut divisée pendant de longues années. En 1959, une coalition de droite remporte les élections municipales
VII-Renaissance socialiste.
Après 1958, la SFIO s’effondre au niveau local. Une version locale de la FDGS, l’Union de la Gauche Socialiste et Démocrate permet un maintien relatif des socialistes. En 1967, Guerlin est le premier député socialiste de notre département. Il est battu en 69, par un gaulliste il retrouve son siège dans les années 70. L’union des socialistes a lieu au congrès de Lannemezan en 1971.
En 1977, la Gauche tarbaise unie bat enfin la droite aux municipales. C’est la fin d’une longue division locale entre socialistes et communistes. 1981 : Mitterrand réalise 31% au premier tour, 60 % au deuxième dans les Hautes-Pyrénées. Aux élections législatives, quelques semaines plus tard, Pierre Forgues et François Abadie ( Radical) sont élus députés. Au début des années 80, 8 socialistes sont membres de conseil général. L’UGSD éclate en 79.